Jeter tue
40 % des déchets ramassés sur les plages sont des mégots de cigarettes.
En mer, les mégots constituent le troisième déchet mortel, après les filets de pêche et les plastiques.
Un mégot jeté libère le plastique de son filtre, l’acétate de cellulose, mais également de la nicotine, des métaux lourds et de nombreuses autres substances chimiques écotoxiques.
En milieu marin, et en moins de quatre jours, un seul mégot peut détruire la moitié de la faune présente dans un litre d’eau.
Des chercheurs de l’Institut méditerranéen d’océanologie (français) et de l’Institut national des sciences et technologies de la mer (tunisien) ont montré que les mégots augmentent les concentrations en fer, manganèse et zinc dans le milieu marin, avec un impact très important sur la microflore. Ils contribuent à l’acidification des océans et modifient la composition des bactéries présentes dans les sédiments de surface.
« Les cyanobactéries, qui fixent le dioxyde de carbone par photosynthèse, et d’autres bactéries capables de dégrader la matière organique disparaissent. On voit, en revanche, apparaître d’autres types de micro-organismes, capables de résister aux conditions extrêmes du micro-environnement créé par le mégot », explique une scientifique du projet Seagaremed.
C’est tout le fonctionnement de l’écosystème qui est affecté par ce changement, puisque les micro-organismes sont le premier maillon des différentes chaînes alimentaires du milieu marin.
Tout cela sans compter le danger que représentent les mégots pour les oiseaux et les poissons, qui les ingèrent en les prenant pour de la nourriture : ils peuvent être intoxiqués ou mourir par étranglement.
18 milliards de mégots sont « produits » par jour dans le monde, dont un tiers seulement est jeté à la poubelle. On arrête le carnage ?
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